échange et culture autour de tissage Margoum
Guermassa et Bir Thalathine sont deux villages de Tataouine qui se situent à de plus de 25 km du centre de Tataouine. Les habitants de ces villages s’y rendent en cas de besoin en utilisant le bus scolaire durant l’année scolaire ou bien les louages ( transport commun rural). Une seule voiture est disponible pour les villageois.
Guermassa est l’un de plus beaux sites touristiques dans la région. Le vieux village troglodytique est bien intégré dans son environnement naturel. On y trouve des maisons creusées le long des courbes linéaires de deux cuestas successives. Les mosquées et les huileries n’y manquent pas. C’est un village riche en patrimoine et culture des Amazighes qui ont peuplé les monts du sud tunisien.
Bir Thalathine, par contre, est un village beaucoup plus récent, bâti dans la période post-coloniale mais la diversité de sa communauté révèle une grande richesse culturelle.
Le projet « La route de Margoum » , réalisé par l’association IIEF et soutenu par le programme « Tfanen : Tunisie créative », intervient dans les deux villages par des activités de formation en tissage Margoum et procure un appui aux artisanes sous forme de matériel de tissage relatifs à ce domaine. Dans chaque village, cinq jeunes femmes sont en train d’apprendre les technique de tissage par une artisane de même village.
L’équipe du projet a noté durant l’obsevation de cette activité, que les femmes de Bir Thalathine n’ont jamais été à Guermassa ni les femmes de Guermassa ont jamais été à Bir Thalathine. On a également noté une grande curiosité de la part de deux parties pour se découvrir. Il n’existe pas de communication entre les deux villages à cause de l’absence de moyen de transport et la distance entre eux. En plus les femmes de ces petites communautés n’ont généralement pas la possibilité de se déplacer pour des raisons dues au contexte social conservateur , ainsi que le manque des moyens économiques.
Les rencontres d’échange ont été organisées dans les deux villages pendant l’opération du « Sedoua » qui est la journée de préparation des fils de trames pour préparer le processus de tissage. L’ambiance était festive. Chaque partie a montré une grande hospitalité envers l’autre. Pour bien accueillir les invités, le thé a été servi accompagné de Bssissa et de fromage trompé dans le rob, ainsi que de couscous cuit sur le charbon. Toutes les femmes ont participé spontanément dans l’activité et des nouvelles amitiés sont nées.
La joie sur leurs visages était visible et leur reconnaissance pour ce simple geste : qui leur a donné la possibilité de quitter leurs foyers et partir à la découverte des autres femmes qui partagent avec elles culture et identité.
Selma Mkademini
coordinatrice de projet Tfanen